Un appel à l’union des forces pour le « monde d’après »

Pouvoirs publics, entreprises, organisations syndicales, société civile : le bien commun dépend de notre capacité à infléchir nos normes, à adapter notre action et à former des coalitions nouvelles. Une opportunité historique d’inventer et permettre le « monde d’après » selon la Coalition 10% pour tout changer.

10 %, serait le point de bascule d’une communauté engagée pour faire changer la norme sociale et entraîner dans son sillage la majorité.

Créée en 2019 à la suite de la Loi Pacte, la Coalition 10% pour tout changer, rassemble une petite centaine d’entreprises engagées pour une révolution écologique et sociale. On y trouve des grands groupes comme Danone ou Renault, des banques (coopératives ou pas), des mutuelles, BioCoop, SOS, des ONG, des start’ups, le Medef…

Les membres de la Coalition se sont réunis l’année dernière à plusieurs reprises autour de Christophe Itier, Haut-Commissaire à l’ESS et à l’Innovation sociale. Ils ont produit un cahier de travail qui synthétise leurs échanges et traduit leur volonté commune de « passer du discours de l’engagement aux actions transformatrices qui engagent vraiment ».

Parmi les 5 grands enjeux identifiés, il en est un qui résonne positivement aux oreilles des acteurs de terrain : les territoires, échelons pertinents pour l’engagement des entreprises. L’idée force étant de faire en sorte que « des entreprises s’allient à d’autres et/ou créent des partenariats innovants avec des entreprises de l’ESS, des associations, les pouvoirs publics pour s’attaquer à un besoin social, éducatif, sanitaire, écologique, etc. »

Il se trouve que le projet Cluster 05 Innovation Sociale partage cet objectif de coopération territoriale mais il peine à fédérer au-delà des entreprises de l’ESS. Cet appel national, en situation de crise, sera-t-il entendu par les autres entreprises de proximité et par les pouvoirs publics des Hautes-Alpes ?

Le 23 avril 2020, la Coalition 10% a publié dans Les Échos une tribune qui tire la sonnette d’alarme : Pas de « monde d’après » sans l’union de nos forces.  Extraits.

La pandémie de Covid-19 a plongé le monde dans un désarroi inédit. Humain mais aussi économique, social et financier. Inégalités, vulnérabilités, non-durabilité : la pandémie accentue les failles déjà révélées par les autres crises (climatique, migratoires ou démocratiques) et interroge de manière impérieuse nos modèles économiques, sociaux, environnementaux.

A nouveau, le bien commun est menacé. Pour le préserver, nous voilà brutalement invités à réfléchir autrement : il est l’affaire de tous tant nous vivons désormais, États, collectivités, entreprises, société civile, individus, dans une profonde interdépendance de fait. Ce n’est qu’ensemble, à travers des coalitions innovantes entre toutes les parties prenantes, que nous pourrons envisager cet avenir partagé et renouveler les solidarités.

Esprit de coopération

(…) Les entreprises de l’économie sociale et solidaire, notamment, sont en première ligne face à la crise dans le médico-social, l’éducation, l’agriculture, l’assurance et la protection sociale, la banque… Nos concitoyens font également preuve de créativité, de responsabilité et de solidarité, révisant leur rapport à la mobilité et à la consommation, multipliant les entraides.

(…) Le réflexe collaboratif peut et doit perdurer. Il sera une ligne de force majeure du monde d’après. Nous ne pouvons imaginer, sous la pression d’impératifs de court terme, produire, consommer, travailler « comme avant ». Retomber dans des réflexes anciens aurait des conséquences dramatiques : à la prochaine crise l’humanité pourrait ne pas se relever.