L’économie sociale et solidaire pèse de plus en plus lourd
Ce secteur qui regroupe les mutuelles, les associations, les coopératives et les sociétés commerciales à but social représente d’ores et déjà 10% du PIB et 12% des emplois privés. Focus sur ce secteur en plein boum à l’occasion du «Mois de l’économie sociale et solidaire» qui démarre cette semaine.
Faire découvrir au plus grand nombre une autre façon de concevoir l’économie, tel est l’objectif du «Mois de l’économie sociale et solidaire» qui s’ouvre tout juste. Mal connu du grand public, le secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS) regroupe les mutuelles, les associations, les coopératives et les sociétés commerciales à but social. Soit 200.000 entreprises au total, représentant 10% du PIB et 12% des emplois privés. Les entreprises de l’ESS emploient ainsi plus de 2,36 millions de salariés, soit un emploi privé sur 8 en France, selon un rapport de Bercy. L’entrepreneuriat social est une manière d’entreprendre qui place l’efficacité économique au service de l’intérêt général. «Quelque soit le statut juridique des entreprises, leurs dirigeants font du profit un moyen, non une fin en soi», explique le Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves). Tout un esprit.
Ainsi 9 personnes handicapées sur 10 sont prises en charge par des établissements de l’économie sociale ainsi que 68% des services d’aide à domicile pour les personnes dépendantes. Et même 30% des hôpitaux sont gérés par l’économie sociale. En comparaison, l’ESS représente 1,5 fois plus d’emplois que le secteur de la construction et 4,5 fois plus que l’agroalimentaire. C’est, à coup sûr, un moteur pour l’emploi: plus résilientes à la crise que celles du secteur privé traditionnel, les structures et entreprises de l’ESS ont connu une croissance plus de trois fois supérieure au cours des 10 dernières années (+23% contre 8%), entraînant la création de 440.000 emplois nouveaux. D’ici 2020, près de 600.000 emplois devront être renouvelés en raison des départs en retraite.
Le secteur a même eu «sa» loi
Toutes les catégories sont concernées, depuis les jeunes entrepreneurs jusqu’aux cadres, en passant par les chômeurs en reconversion. Ainsi en mai dernier, les jeunes entrepreneurs de l’ESS ont été mis à l’honneur à Bercy, qui avait distingué les start up du secteur les plus innovantes comme LearnEnjoy (éducation pour les enfants atteints d’autisme), Siel Bleu (association qui vise à améliorer la qualité de vie des personnes fragilisées grâce à l’activité physique adaptée) ou encore Enercoop (service citoyen de l’énergie).
Quant à l’agence pour l’emploi des cadres (Apec), elle vient de publier une étude soulignant l’attrait croissant des cadres pour les associations, où ils peuvent entamer une nouvelle carrière, séduits par une forme de gestion «démocratique» et «humaine» des organisations du secteur, perçues comme davantage porteuses de valeurs humanistes que les autres.
En juillet 2014, une loi relative à l’ESS, portée par Benoit Hamon puis Carole Delga, a même été votée afin de donner toute sa place à cette économie alternative à la logique marchande classique et permettre son essor. A défaut d’une consécration, une vraie reconnaissance!
Source : LeFigaro.fr