L’UDES entre pour la première fois, dans le cadre de la nouvelle mandature du Conseil économique, social et environnemental (CESE), dans le groupe des entreprises privées industrielles, commerciales et de services.
C’est un pas supplémentaire pour la reconnaissance de l’union des employeurs de l’ESS comme partenaire social à part entière. Alain Cordesse siégera au titre de l’UDES.
Le CESE est à la croisée des chemins. Malgré des travaux de grande qualité, son rôle est souvent mal connu, ignoré ou minoré. Or, notre société, surtout dans le contexte actuel, n’a jamais eu autant besoin des corps intermédiaires et du rôle de la société civile pour accompagner les mutations sociétales, sociales et environnementales.
Le CESE doit se saisir des grands sujets économiques, sociaux, environnementaux de notre pays et apporter sa contribution aux Pouvoirs publics et au Parlement.
L’UDES a participé à la construction d’un projet de mandature dans le cadre d’une démarche rassemblant de nombreuses organisations patronales, syndicales, associatives, mutualistes et coopératives et des représentants de la société civile.
Cette démarche collective a été particulièrement productive et a permis d’établir un climat de confiance entre les organisations autour d’une feuille de route pour la mandature 2015-2020 proposant des évolutions notables dans les modes de gouvernance, la relation aux Pouvoirs publics, le développement de la visibilité des avis.
Dans ce cadre, l’UDES soutient la candidature pour la présidence du CESE de celui qui porte cette démarche collective, à savoir, Patrick Bernasconi.
L’ex-dirigeant du Medef, a été élu mardi dès le premier tour.
Il hérite d’une institution qui traîne de nombreuses casseroles et que son prédécesseur, Jean-Paul Delevoy, avait tenté en vain de réformer.
Il s’est donné pour mission «la réhabilitation du CESE au sein de la société française». Et la tâche de Patrick Bernasconi, ex-dirigeant du Medef, et nouveau président du Conseil économique, social et environnemental, élu au premier tour, avec 131 voix sur les 224 exprimées, sera grande, tant l’institution est décriée.
Les 233 représentants sociaux, conseillers de l’institution – dont une large part a été renouvelée le 15 novembre, étaient invités mardi à élire à bulletin secret leur nouveau président. Trois candidats étaient en lice : Jean-Paul Delevoye, le président sortant (63 voix), qui ne comptait que FO dans ses soutiens, le syndicaliste Gérard Aschieri, appuyé par la CGT, la FSU et Solidaires (30 voix) et Patrick Bernasconi, non seulement soutenu par la quasi totalité des organisations patronales, mais aussi, plus étonnant, par quatre syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa) et des associations. (*)
Une petite révolution pour cette assemblée consultative, «voix» de la société civile et conseil du gouvernement, qui, en 2010, avait choisi Jean-Paul Delevoye sans vagues. Nommé au titre des personnalités qualifiées choisies par le gouvernement (l’un des 18 groupes qui composent le CESE), il était alors le seul candidat, après le désistement de son concurrent.
Bien que désigné souvent comme la « troisième assemblée de la République », le CESE comporte toutefois une différence de taille avec l’Assemblée nationale et le Sénat : ses membres ne sont pas élus. Une partie d’entre eux (40 conseillers) est désignée directement par le président de la République. Les autres sont désignés par les différents collèges (syndicats de salariés, syndicats patronaux ou agricoles, représentants des artisans, des professions libérales, et associations). Le Cese peut être saisi par le gouvernement pour rendre un avis sur un projet de loi, mais cela n’a pas de caractère obligatoire.
« Dans les moments particulièrement difficiles que traverse notre pays, a déclaré après son élection Patrick Bernasconi, le CESE, représentant de la société civile organisée, a plus que jamais un rôle majeur à jouer. Je mettrai toute mon énergie pour que le Cese soit au service de notre société et du renouveau démocratique de notre pays. » Jean-Paul Delevoye, quant à lui, dans « cette période politique difficile » marquée par la montée en puissance du Front national, a mis en garde le CESE contre toute « allégeance » – sous-entendu au Medef.
Le nouveau président a immédiatement tenu à marquer que son élection est le fruit d’un « collectif » de vingt organisations (*) dont quatre syndicats de salariés (CFDT, CFTC, CFE-CGC et Unsa). Il a estimé que ce collectif et cette alliance entre organisations patronales et syndicales est « une première dans l’histoire du CESE » et « porte le gène de la modernité ».
« Il faut, a poursuivi Patrick Bernasconi, que nous réhabilitions collectivement l’idée du consensus, mot hélas toujours considéré par certains comme synonyme de faiblesse. Moi, je suis partisan des consensus forts, qui ont un sens et débouchent sur l’action, dans le respect des différences qui ont pu s’exprimer conformément à l’esprit démocratique qui nous anime tous. Le consensus est la seule voie de progrès pour notre société. Une voie qui passe par le CESE, institution d’équilibre s’il en est ! »
Le nouveau président a souhaité que le CESE devienne « incontournable », déplorant au passage que sur certaines questions comme le mariage homosexuel, notamment, le Conseil n’ait pas été saisi par le gouvernement. « Le CESE doit s’attaquer aux blocages de la société, ceux que le débat politique, qui entretient les antagonismes, n’arrive pas à lever. »
Patrick Bernasconi est élu pour cinq ans. Il devra démontrer que l’institution du Palais d’Iéna a une vraie utilité, au moment où des voix s’élèvent pour dénoncer son coût ou pour se demander s’il ne serait pas utile de la fusionner avec le Sénat.
Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies.OuiEn savoir plus