Accompagner les structures frappées par la crise
Pour le Haut-commissaire en charge de l’ESS au ministère de la Transition écologique, Christophe Itier, il faut accompagner les nombreuses structures frappées de plein fouet par la pandémie. Les spécificités de l’ESS doivent être prises en compte pour l’octroi des prêts et l’accès au fonds de solidarité. Il appelle à la vigilance et à l’avènement d’une économie du bien commun.
Dans un entretien publié par le journal LA TRIBUNE le 27 mars 2020, Christophe Itier se déclare vigilant sur la situation dégradée de certaines entreprises de l’ESS et sur la mobilisation de moyens pour les sauvegarder. Il estime que cette crise peut être porteuse d’un sursaut salutaire.
Extraits, sous-titres et soulignements choisis par l’Udess 05
L’ESS doit s’approprier les mesures gouvernementales
« Les conséquences [de la crise] sont doubles. Les entreprises de l’ESS, comme toutes les autres, sont confrontées à une baisse ou à un arrêt de l’activité et doivent donc faire des demandes de chômage partiel et des demandes d’aides financières. Par ailleurs, elles subissent aussi pour nombre d’entre elles, l’impact de la pandémie sur l’accompagnement des personnes dans les établissements médico-sociaux, dans la solidarité.
Nous avons publié un guide actualisé chaque jour [la synthèse de la cellule de liaison] permettant d’accompagner les entreprises de l’ESS dans la bonne appropriation de toutes les mesures mises en œuvre par le gouvernement ».
« Le tourisme social est par nature fortement impacté. Mais aussi les entreprises d’insertion, notamment dans la restauration, sont particulièrement frappées par cette crise. Il faut trouver des mesures d’urgence pour ces activités afin de permettre aux entreprises de survivre alors qu’elles sont obligées de fermer. Il faut absolument que ces entreprises aient accès aux mesures de soutien et il faudra peut-être des dispositifs encore plus spécifiques pour ces entreprises. Nous travaillons actuellement avec le ministère du Travail à un fonds d’urgence pour les entreprises d’insertion et d’emplois adaptés qui connaissent une rupture nette de l’activité. »
« Les entreprises médico-sociales qui gèrent des Ehpad par exemple, sont en première ligne et font face à de nombreuses problématiques. Il y a à la fois un risque d’isolement accru pour les personnes âgées pendant cette période de confinement et pour le personnel une exigence de protection. »
Vers une société du bien commun
« Dans le monde d’après, on devra aller vers une société et donc une économie du bien commun. »
« Après la pandémie, l’impératif de remuscler l’économie ne devra pas se faire au détriment des enjeux sociaux et écologiques. Il est nécessaire de réaligner l’économique, le social et l’environnemental. »
« Beaucoup de citoyens et acteurs économiques ont compris que cette crise sanitaire est une nouvelle preuve que le modèle de globalisation et de développement ultralibéral nous conduirait dans le mur, tant sur le plan climatique et sanitaire que sur le plan des inégalités sociales. »
« Les entreprises sociales sont particulièrement porteuses de ce nouveau modèle économique et elles sont transformatrices de nos modes de production et de nos modes de consommation. Dans les grands groupes comme dans les TPE et les PME, il est temps de bâtir l’économie de demain. »
« Cette crise sanitaire mondiale est un drame, mais elle peut être porteuse d’un sursaut salutaire pour l’avenir de l’humanité et de la planète ».