Une tribune et deux mesures pour célébrer la loi 1901

A l’occasion du 120ème anniversaire, le Mouvement associatif publie une tribune qui rappelle que 20 millions de Français ont un engagement bénévole, « une importance cruciale ». De son côté le Parlement a adopté deux lois relatives à l’amélioration de la trésorerie et à l’engagement associatif.

Sources : Banque des territoires, Le Mouvement Associatif

Deux lois ont été promulguées le 1er juillet 2021, jour symbolique du 120e anniversaire de la loi Waldeck-Rousseau du 1er juillet 1901 créant le « contrat d’association », définissant l’association comme « la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun, d’une façon permanente, leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices ».

Dans une tribune publiée à cette occasion, le Mouvement associatif rappelle que 20 millions de Français « sont engagés bénévolement dans une ou plusieurs associations », un engagement d’une « importance sociale cruciale pour notre pays ». Le 1er juillet 2021, une conférence-débat sur les libertés associatives était organisée en visioconférence et le journal Le Monde a publié la tribune du Mouvement associatif :

A l’heure des 120 ans de la « loi 1901 », quelle ambition politique pour les associations ?
« Plus que tous les projets de loi, les associations sont l’expression de la fraternité et de la citoyenneté. Elles sont notre richesse et notre bien commun. C’est pourquoi, 120 ans après l’adoption de la Loi 1901, 50 ans après sa reconnaissance constitutionnelle et 20 ans après la signature de la première Charte des engagements réciproques, nous affirmons qu’il est nécessaire d’avoir confiance, plus que jamais, dans la liberté associative.»
La loi du 1er juillet 2021 en faveur de l’engagement associatif

Le renouvellement des instances dirigeantes bénévoles se heurte toutefois aujourd’hui à des obstacles. Cette loi votée à l’unanimité vise à encourager la prise de responsabilité dans des associations par :

L’allègement des risques juridiques pesant sur les présidents bénévoles
L’article 1 étend « l’exception de négligence », prévue jusque-là aux seuls dirigeants de société, aux dirigeants de toute personne morale. Alors que le président d’association pouvait être saisi sur ses fonds propres en cas de faute de gestion, « sa responsabilité au titre de l’insuffisance d’actif » ne sera plus engagée « en cas de simple négligence (…) dans la gestion » de l’association.

Le soutien à la gestion de l’emploi
Réservé jusque-là aux associations de moins de 10 salariés, le dispositif « Impact emploi » proposé par le réseau des Urssaf sera étendu à toutes les associations de moins de 20 salariés (article 2). Il s’agit de soulager les petites associations employeuses en leur permettant de déléguer à une association « tiers de confiance » (souvent rattachée à une fédération) l’ensemble des formalités administratives de gestion d’un salarié (déclaration d’embauche, bulletins de salaire, déclarations sociales et fiscales…).

L’éducation
Une sensibilisation à la vie associative sera désormais au programme d’enseignement moral et civique des collégiens et lycéens (article 3) et, pour cela, « une information destinée à la communauté éducative, pour se familiariser avec le milieu associatif local et national et les liens qui peuvent être créés entre associations et établissements scolaires, [sera] éditée par le ministère chargé de l’éducation nationale ».

La loi du 1er juillet 2021 visant à améliorer la trésorerie des associations

Ce texte prévoit de nouvelles facilités de trésorerie et de financement pour les associations.

La possibilité de conserver des excédents de subvention
La convention de subvention devra désormais préciser « les conditions d’utilisation et les modalités de contrôle et d’évaluation de la subvention attribuée ainsi que les conditions dans lesquelles l’organisme, s’il est à but non lucratif, peut conserver tout ou partie d’une subvention n’ayant pas été intégralement consommée » (article 1).

Un délai de paiement général de 60 jours
Ce délai de paiement de la subvention devient la règle générale, à moins qu’il n’en ait été notifié autrement par convention (article 2).

De nouvelles possibilités d’accès à des fonds
La loi prévoit qu’une partie des sommes issues des comptes inactifs et recueillies par l’État soit reversée « au bénéfice du développement de la vie associative », selon un montant précisé dans le rapport annuel de la Caisse des Dépôts de suivi de ces fonds (article 4). Des associations ou le Fonds pour le développement de la vie associative (FDVA) pourront également bénéficier du solde d’associations de financement électorales (article 5).

Un rapport sur la fiscalité liée aux dons
Suite aux évolutions récentes de la fiscalité, et notamment le passage de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), un rapport sera par ailleurs établi sur la fiscalité liée aux dons et les moyens de promouvoir la philanthropie, ainsi que sur l’impact de ces mesures fiscales sur les montants des dons effectués aux associations et aux fondations ces cinq dernières années (article 8).